Interview – Janvier 2019

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Cet exercice de questions/réponses a été réalisé à partir de questions envoyées sur le réseau social facebook en décembre 2018 et janvier 2019.

 

Pourquoi consacrer autant de temps et d’énergie au commentaire de l’actualité au lieu de vous concentrer sur vos projets de films ?

Je comprends qu’on me pose cette question, cela peut surprendre mais c’est parce que les gens ne connaissent pas le contenu des scénarii que j’écris depuis vingt ans et qui hélas, sont rarement tournés faute de moyens financiers. Ceux qui me voient comme un amateur de série B fantastique se méprennent assez largement, même si j’avoue que j’ai une certaine affection pour le cinéma bis, le film d’horreur par exemple. En tournant mes premiers films de jeunesse, je rendais hommage (en le détournant et en le parodiant) au cinéma d’exploitation. Ensuite j’ai écrit des films plus personnels avec des thèmes récurrents qui me passionnent : la manipulation, le totalitarisme, l’endoctrinement, le rapport entre la réalité et l’imaginaire, la corruption, la paranoïa etc. La politique est souvent présente dans mes histoires, de manière plus ou moins évidente.

LA FRANCE D'EN BAS afficheBeaucoup savent que j’ai tenté de faire un film sur la corruption (Korruption), au sens le plus large, en 2014 mais que le film a fait l’objet d’un vaste scandale politico-médiatique et que des procès sont toujours en cours, je renvoie aux nombreuses interviews que j’ai déjà donné sur cette affaire. Outre ce film, j’ai beaucoup écrit sur la propagande et la manipulation de masse par exemple. Manon Lafrance raconte la prise de pouvoir par une politicienne fasciste et démagogue jusqu’à l’absurde lors d’un débat télévisé, par son charisme elle arrive à captiver la totalité de la population et à provoquer la destruction du pays en une seule soirée. C’était aussi une critique des médias, car la chaîne de tv laissait l’émission continuer en raison de son audimat prodigieux. Sur les médias et la politique j’ai écrit deux séries web, Le Dircab et Le Dircom, des comédies qui se concentrent sur des histoires d’élections municipales truquées. Il y a une bonne dose de caricature, mais je tente néanmoins d’échapper au manichéisme qu’on pourrait redouter avec pareil sujet. Je ne dénonce pas seulement « les magouilles des politiques » mais j’ironise plutôt sur tous les aspects qui peuvent clocher dans la société. Tout le monde en prend pour son grade y compris et surtout les simples citoyens que nous sommes tous. Et c’est sûrement ce qui a pu choquer dans ces projets, qui n’ont pas été retenus par les chaînes de télévision. J’avais aussi ce point de vue dans La France d’en bas, l’un des premiers projets de ce genre que j’avais écrit dans les années 2000. Je me moquais un peu de toutes les catégories sociales, et cela avait déçu les gens qui pensaient que j’allais uniquement cibler les « méchants riches » ou les « méchants dirigeants politiques ».

J’ai évoqué le totalitarisme 2.0 avec la série La Septième République, où je raconte l’avènement d’un régime pétainiste branché, une sorte de « Révolution nationale » numérique et ultra-conservatrice. Je n’ai écrit qu’un épisode pilote, pour un ami producteur, mais il n’avait pas accroché et j’avoue que j’ai mis le projet de côté, hélas c’est une série qui ne peut pas se tourner à peu de frais.

Ring-Couleur-5Dans Ring of Damnation et Dead Channel, écrits il y a une douzaine d’années, j’évoque aussi la corruption financière et morale qui gangrène une ville, pour le premier, et la manipulation des esprits via une télévision alternative pour le second. Dans les deux il y a une dose de série B, avec des morts-vivants et des extra-terrestres. Mélanger le film de genre et des thématiques « sérieuses » m’a toujours excité, je trouve que c’est bien plus efficace de faire passer une réflexion à travers une intrigue captivante. Une bonne histoire fantastique intrigue et fascine et s’il y a un message qui se dessine au fil de l’intrigue c’est encore mieux, quand je vous dis cela je pense par exemple au grand John Carpenter (Ring of Damnation et Dead Channel sont assez influencés par Invasion Los Angeles par exemple). D’ailleurs j’avais écrit ces deux films pour une coproduction avec les USA qui n’a pas été possible finalement, les films étaient aussi un peu trop coûteux si je me souviens bien. J’ai utilisé un morceau de l’histoire de Ring of Damnation pour mon autre projet Cargo Vaudou, mais qui est plus ouvertement fantastique, et qui se situe dans les bas quartiers de la ville de Marseille.

Capture d’écran 2015-11-27 à 21.24.54MANON LAFRANCE visuel avionsLA VERRUE afficheEnfin, je pourrais aussi citer La verrue, un film qui narre l’arrivée au pouvoir d’une secte dans un village du sud de la France, le gourou se faisait élire maire puis il proclamait la sécession du village hors de la république. L’église était détruite pour construire une base d’accueil pour les extra-terrestres tandis que la population locale, par crédulité ou par intérêt, basculait du côté obscur…. Je m’inspirais de témoignages d’adeptes de sectes que je connaissais. Le Temple solaire (dont j’ai connu le fils du gourou), le Mandarom, le mouvement Raëlien, je me suis beaucoup documenté sur le phénomène sectaire. D’ailleurs le mécanisme d’embrigadement sectaire évoque aussi la radicalisation des gens au sujet de la politique. Il y a des développements très intéressants à faire et des films passionnants à tourner. La verrue a été le seul film pour lequel j’ai failli obtenir l’Avance sur Recettes, en raison d’une connaissance qui siégeait dans le jury. Je suis passé à un cheveu de décrocher le budget.

 

En affichant publiquement des opinions politiques tu n’as pas peur de te faire trop d’ennemis et que cela complique les choses pour ta carrière ?  

On m’a souvent dit que je n’obtenais pas de subventions en raison de mes opinions, que je serais sur une « liste noire » mais je n’y crois pas entièrement. Il est bien évident que selon la célèbre formule du cardinal de Retz, on ne sort de l’ambiguïté qu’à ses dépens. En affichant des opinions, on prend un risque, celui de se faire mal comprendre ou se faire détester, d’autant que les gens ont totalement perdu le sens de la nuance. Il devient difficile de confronter les idées du fait d’une certaine hystérie qui s’est emparée de la société française (et pas seulement française). A l’inverse on se crée aussi des amis, je reçois autant de menaces que de mots de soutien. Je me suis aperçu depuis longtemps que le milieu du cinéma, que je croyais naïvement intellectuel et plutôt tolérant, était composé de bon nombre de personnes aux opinions extrêmes, extrême-gauche bien sûr mais aussi, de plus en plus d’extrême-droite. Détail amusant, ces gens crachent sur le « Système « mais en vivent grassement y compris par les subventions du CNC… Alors je suis peut-être sur la liste noire de certains producteurs ou financeurs, mais je n’ai pourtant pas l’intention de me taire. Je suis un cinéaste mais je suis aussi un citoyen engagé, j’ai même participé à la création d’un parti politique (le Front Démocrate, devenu Union des Démocrates et Ecologistes), j’ai été élu local, puis en 2017 j’ai participé à la campagne d’Emmanuel Macron. Je me suis même présenté aux élections législatives et cela est de notoriété publique, je ne cache rien.

 

Comment fais-tu pour conserver le feu sacré, après quinze ans de bataille contre un système qui te rejette ?

En fait, un peu plus de quinze ans ! Je conserve une motivation intacte car j’ai une très grande énergie créatrice. Parfois on dit qu’on est créatif quand on a su conserver une âme et des rêves d’enfant, dans mon cas je pense que c’est un peu vrai. J’ai aussi des satisfactions, ne serait-ce que quand je rencontre un cinéphile qui apprécie mon travail ou un réalisateur qui me dit que j’ai un peu compté dans son envie de faire ce métier. Cela m’est arrivé deux fois récemment, des gens qui adolescents, avaient vu Time Demon et mes autres comédies : ce n’est pas qu’ils considéraient ces films, conçus sans prétention, comme des chefs d’œuvres, c’est ma démarche de cinéaste du « Do it yourself » qui les avait motivés.

Julien Richard-Thomson sur le tournage de Bloody Flowers

Quand on veut créer, on peut le faire, il suffit de le décider, même si c’est un tout petit peu moins vrai quand on fait du cinéma car il faut quand même réunir des moyens et une équipe. Mais l’aventure se tente. Justement, ma grande force vient du fait que je suis un homme libre. Alors il y a un grand débat philosophique sur la liberté, certains pensent que la liberté n’existe pas dans notre société car la liberté ne pourrait se concevoir que comme absolue (on ne pourrait pas être « à moitié libre » ou « à moitié esclave »), je ne suis pas tout à fait d’accord avec cette vision pessimiste : nous sommes dans un monde où il est possible de décider d’être libre, c’est le choix que j’ai fait en dédiant principalement ma vie à la création artistique. Tout le monde n’est peut-être pas libre, mais tout le monde peut prendre la liberté d’être libre, c’est possible. Selon moi la liberté est un geste. Il suffit d’oser être ce que l’on est et d’oser dire ce que l’on pense. Voilà pourquoi je publie régulièrement des tribunes dans des quotidiens, sur différents sujets qui me passionnent et sur lesquels je travaille.

 

Quand on voit vos films des années 90 on est surpris de vous entendre parler beaucoup plus de politique que de pop culture par exemple.

Capture d’écran 2018-09-10 à 00.30.38Je suis un passionné de cinéma, j’ai réalisé mon premier court-métrage à l’âge de neuf ans. J’ai toujours cette passion pour le cinéma de genre, le fantastique, la science-fiction, le thriller et j’apprécie aussi beaucoup la comédie. Les frères Coen comptent parmi mes cinéastes préférés, tout comme Tarantino. Je suis également un grand fan de De Palma et Scorsese et de tant d’autres.  Mais je suis aussi un passionné d’Histoire, je lis énormément d’essais historiques, avec une prédilection pour la période du XX e siècle, la Révolution française ou encore l’Histoire américaine. Je conçois que ceux qui n’ont vu que mes films de jeunesse, mes comédies parodiques comme Jurassic Trash, sont surpris lorsqu’ils m’entendent évoquer l’actualité, ils me trouvent surement trop sérieux. Je m’exprime parfois avec une certaine gravité cela provient justement de mon attrait pour l’Histoire. Je suis fasciné autant qu’horrifié par la barbarie humaine pendant les périodes de guerre, cela explique que je suis un militant infatigable de la démocratie et de la paix. On en revient à ma détestation du populisme, du fascisme, comme je le mentionnais plus haut. Les gens ne mesurent pas la chance qu’ils ont de vivre en démocratie et en liberté. Comme l’écrit Sylvain Tesson « la France est un Paradis peuplé de gens qui se croient en Enfer« …

 

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Vous annoncez des publications de livres, or votre métier n’était pas cinéaste à la base ?

Certes, mais je n’abandonne pas le projet de faire bientôt un film destiné aux salles de cinéma. Je me bats pour ça. J’écris chaque année un scénario de long-métrage, j’écris aussi des concepts de séries. Le problème vient du fait que je ne parviens pas à convaincre des producteurs, des directeurs de chaînes de télévision et des financeurs. J’ai un style teinté de fantastique, d’humour absurde et de surréalisme, mais je m’inspire pourtant de phénomènes de société, de thématiques sociales ou économiques, Je pense avoir un univers artistique et un regard personnel sur le monde, cela fait un peu peur aux producteurs de cinéma qui recherchent plutôt des projets formatés. J’ai donc décidé de transformer certains de mes scripts en nouvelles, ou bien d’écrire certaines histoires inédites sous forme littéraire plutôt que sous forme de film. Je ne me considère pas comme un écrivain même si j’ai déjà vécu de ma plume, plutôt dans le registre du journalisme puisque j’ai écrit pour de nombreux journaux français. Je vais bien voir si les nouvelles que j’écris actuellement rencontrent le succès ou non. J’ai des centaines d’histoires à raconter… Un livre est un peu plus facile à faire éditer qu’un film à faire produire, ma société a d’ailleurs une branche édition, nous allons éditer prochainement un livre sur le cinéma de genre. Il y a aussi des essais en préparation, notamment un ouvrage qui sortira en septembre chez un grand éditeur, cela concernera les médias, mais je préfère en reparler en détails ultérieurement.

 

Avez-vous vendu un grand nombre de livres sur vos anciens films, ou cela n’intéresse que le petit cercle de vos fans?

Capture d’écran 2018-10-06 à 16.16.34Nous n’avons pas vendu beaucoup de livres pour le moment mais ce n’était pas l’objectif de l’opération, ils sont d’ailleurs très peu diffusés en librairie. Je rappelle qu’il s’agit d’ouvrages collector en tirages très limités. Je voulais rendre hommage à Time Demon et Jurassic Trash pour fêter le vingtième anniversaire de leur sortie. Les livres ont beaucoup lu aux fans (il y a des collectionneurs) et surtout à ceux qui avaient participé à l’aventure, à l’époque. Je suis heureux aussi d’avoir obtenu de bons articles sur des sites de cinéma, ces livres qui dévoilent pas mal de choses sur ces tournages ont passionné les gens qui ont aimé les films. Récemment un cours sur le cinéma de genre était donné à la Sorbonne et les professeurs ont cité mes premiers films, de « série Z« , en s’appuyant sur ces livres. J’ai souvent parlé de ces films, qui certes ne sont pas représentatifs de mes projets actuels, mais dont je suis fier car nous nous étions battus pour les faire, sans moyens, avec seulement notre énergie et notre envie de tourner des films distrayants et sans prétention.

 

Pourquoi n’allez-vous pas trouver des producteurs pour financer vos films, puisque visiblement seul vous ne réussissez pas à réunir des budgets suffisants ? Avec votre notoriété vous ne devriez pas avoir trop de mal à intéresser un producteur.

Bien sûr que j’essaie d’intéresser des producteurs à mes projets, quand j’ai terminé un scénario je l’envoie à plusieurs sociétés mais le plus souvent je ne reçois pas de réponse. C’est un milieu très fermé, dans lequel il faut être introduit et coopté, or mon image de cinéaste un peu marginal continue de jouer contre moi. Je trouve cela absurde mais c’est comme ça, je n’y peux probablement pas grand-chose. Il est difficile d’obtenir des rendez-vous avec des décideurs, ils ne lisent même pas les projets qu’on leur envoie. Donc le fait d’être considéré comme un pionnier du cinéma « Do it yourself » et du cinéma de genre en France, me ferme plus de portes qu’elle ne m’en ouvre, du moins c’est mon sentiment. Mon seul souhait est qu’un producteur craque pour un de mes projets et qu’on se mette à y travailler immédiatement, d’ailleurs je pense que ça finira par arriver car je suis un incorrigible optimiste.

 

Pourquoi un producteur ne t’ a jamais donné ta chance, puisque tu as de super projets (peut-être trop) alors d’où vient le problème selon toi ?

Capture d’écran 2019-01-16 à 18.33.03J’ai déjà un peu répondu plus haut. C’est vrai que personne ne m’a jamais permis de tourner un long-métrage pour le cinéma, c’est pourtant mon souhait le plus cher. Pour quelle raison, je n’en sais rien, mais il peut y en avoir plusieurs. Je ne fais pas partie d’une « famille » de cinéma, ce qui est le plus gros obstacle, ensuite j’ai la réputation d’être un cinéaste « de genre » ce qui est mal considéré en France. A mes débuts j’ai tourné des films quasiment autoproduits (grâce au soutien de la revue Mad Movies et de son fondateur mon ami Jean-Pierre Putters, et d’une petite bande de passionnés) en dehors du système classique, et ça aussi, ça m’a donné une image de « rebelle ». Il y aussi une autre chose, que les gens qui me connaissent savent, je suis une personne en situation de handicap, je souffre d’un syndrome neurologique. Or un producteur de cinéma ou de télévision a, avant tout, besoin d’être rassuré. Par dessus tout il déteste prendre des risques car un film ou une série représente un gros investissement, voilà pourquoi il travaillera principalement avec des scénaristes ou des réalisateurs qu’il connaît déjà, par son entourage, cela le rassure. Si un inconnu, porteur d’un handicap qui plus est, vient le trouver, il n’accordera jamais sa confiance. Je milite d’ailleurs pour que le milieu du cinéma fasse une plus large place aux personnes en situation de handicap, j’ai publié plusieurs tribunes sur ce sujet dans des journaux, c’est une cause qui me concerne et qui tient à coeur. J’ai sensibilisé de nombreux responsables politiques et je dois rencontrer le ministre de la culture prochainement. Je rappelle aussi que j’ai publié un rapport sur le cinéma français l’année dernière, dont la presse s’est fait l’écho .

 

Vous êtes très sympathique mais vous semblez vivre dans le passé, toujours à reparler de vos anciens films. A quand un nouveau tournage ?

poissons-violents-visuel-testJ’ai en partie répondu à cette question un peu plus haut. Je ne vis pas seulement dans le passé et si en 2018, j’ai publié deux livres sur mes films de jeunesse c’était pour marquer le vingtième anniversaire de mes deux films les plus connus, ou plutôt les moins méconnus. D’ailleurs cette année, c’est le dixième anniversaire de la sortie de mon thriller Bloody Flowers, tourné en langue anglais et inédit en France. Mais je continue à écrire et à travailler sur de nombreux projets. Je vais donc en citer quelques-uns pour vous en convaincre. En 2018 j’ai écrit le pilote d’une série Tv intitulée Les nouveaux mystères de l’Ouest, l’épisode pilote s’appelle Poissons Violents. On est dans une sorte de X-Files surréaliste et franchouillard, à mi-chemin entre les frères Coen et Bruno Dumont (P’tit Quinquin), je suis fier de ce travail et notamment de mes personnages très originaux, loin des sempiternels clichés. Ma version 1 comportait un personnage féminin assez banal justement, une amie comédienne me l’a reproché et je l’ai réécrit pour en faire un vrai personnage surprenant. Je voulais tourner un teaser mais je n’en ai pas les moyens financiers actuellement. J’ai aussi écrit un court-métrage, Gloriosa Dolorosa, sur un tueur en série, une ambiance un peu David Fincher, assez lugubre et moins humoristique.

Ce film, dans mon esprit, est un genre de prologue à un autre film , toujours sur une affaire de tueur en série. Seulement l’acteur pour qui j’ai écrit le film n’a pas donné suite, j’ai donc rangé le scénario pour le  moment. J’écris actuellement un autre film, qui est en fait une nouvelle version d’un projet que j’avais il y a très longtemps : Surpuissant. C’est une sorte de comédie fantastique avec un super héros très décalé, dans un monde absurde. Le film aborde les questions de normalité, de marginalité, de société inclusive… J’en reparlerai bientôt car je suis convaincu que ce projet peut aboutir.

J’ai encore un ou deux autres projets en réserve à écrire pour 2019 au besoin, notamment une adaptation d’une œuvre célèbre mais je rencontre un souci juridique au niveau des droits. Certains s’étonnent d’un nombre important de projets mais il faut dire que j’écris assez facilement, alors j’écris toutes ces histoires et dès qu’un projet intéressera un producteur je me concentrerai pleinement sur celui-ci.

Par ailleurs je tourne des clips musicaux et d’autres petites choses, parfois ce sont des commandes. L’an dernier j’ai réalisé un clip pour un ami chanteur, une très jolie chanson en hommage à un ami commun disparu (Un air de guitare).

 

Pourquoi aujourd’hui on ne voit plus au cinéma des films de passionnés comme on pouvait voir dans les années 80-90. On dirait qu’aujourd’hui il est impossible (financièrement, médiatiquement, humainement…) de se lancer dans un projet comme Jurassic Trash ou Time Demon.

Je ne suis pas vraiment d’accord, il y a encore des films de passionnés à petits budgets, parfois ce sont des séries web. Certes, le cinéma de genre est toujours assez mal accepté en France, les mentalités évoluent lentement. Avec l’amélioration des techniques numériques, on peut encore plus facilement qu’avant se lancer dans l’aventure d’un tournage autoproduit ou à tout petit budget. On peut parvenir à un bon résultat, en fait le souci est surtout de diffuser le film : on peut le montrer gratuitement grâce à youtube, mais il est difficile de le commercialiser. Il reste les festivals… Faire du cinéma reste un parcours du combattant très éprouvant, surtout si on ne fait pas partie d’un réseau ou d’une famille. Mais rien n’est jamais impossible à celui ou celle qui veut s’en donner la peine. Mon rêve serait que les passionnés du genre réussissent à créer une plateforme, à se rassembler et s’entraider pour réunir des moyens, j’ai essayé de lancer ce genre d’initiatives mais cela n’a pas abouti car les réalisateurs sont extrêmement individualistes. C’est dommage car l’union fait la force. Du coup, je suis finalement partiellement d’accord avec vous : on n’ose peut-être pas assez, on ne prend pas assez cette liberté de créer, qui est fondamentale.

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