Interview – février 2017

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Faisons le point sur les projets de fiction. Tu nous avais parlé de Poissons Violents, une comédie policière…

-Ce film, qui devait se tourner dans le marais poitevin, n’a pas reçu de soutien de la Région Nouvelle Aquitaine, qui représentait potentiellement une part importante de son financement. Pour le moment, je suis donc dans l’incapacité de lancer la production de ce film. En revanche, je travaille sur deux autres projets de longs-métrages – qui sont des adaptations – et un nouveau projet de série.

 

Quels sont ces projets d’adaptations ?

Pour le premier, il s’agit d’adapter un programme télévisé humoristique « culte » des années 90, À la rencontre de divers aspects du monde contemporain ayant pour point commun leur illustration sur support audiovisuel et plus particulièrement l’épisode L’Agence Lambert. Ce programme loufoque, signé Edouard Baer et Ariel Wizman, a été diffusé sur Canal Plus en 1997 il y a tout juste vingt ans. Il présentait une agence à laquelle tout le monde faisait appel, du président de la République à la voisine de palier, pour tout et rien : nettoyer des tags, mettre fin à une guerre, éliminer la pollution, résoudre des questions existentielles ou livrer des pizzas. Outre Baer et Wizman, François Rollin, Eric Judor et Ramzy Bedia jouaient dans l’épisode, et d’autres encore. Je trouve l’idée très amusante et je souhaite en faire une sorte de comédie d’espionnage absurde, sur le thème du conspirationnisme. Baer et Wizman m’ont rapidement donné leur accord. Seulement je suis confronté à des problèmes juridiques concernant les droits du programme, cela fait des mois que le dossier piétine.

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Et l’autre projet ?

J’ai un second projet qui m’amuse beaucoup, qui concerne une comédie française totalement culte, mais je ne peux hélas pas en  dire davantage car je n’ai pas encore pu joindre le producteur de l’oeuvre originale, et pour cause : il a pris sa retraite et vit désormais à Madagascar. Depuis des semaines il est parti dans la brousse, son assistante m’explique qu’il n’a plus de connexion internet actuellement… J’attends donc qu’il réapparaisse pour voir si mon projet peut l’intéresser. Si cela peut se concrétiser, ce film fera parler de lui, fais-moi confiance.

 

Tu nous a pourtant habitué à présenter des projets 100% originaux. Pourquoi subitement vouloir adapter des oeuvres pré-existantes ?

L’an dernier j’avais déjà écrit l’adaptation d’une BD, Pierre Tombal. L’avantage d’adapter ou de s’inspirer d’une oeuvre connue, c’est qu’on  rassure les investisseurs. Les producteurs et les diffuseurs se sont toujours méfiés des scripts que je leur apportais, ils les trouvaient justement trop originaux et ne comprenaient pas toujours mes intentions artistiques. Il faut savoir qu’il n’y a rien de moins imaginatif qu’un décideur du cinéma ou de télévision : il ne sait pas imaginer un film fini à partir d’un scénario, même si normalement ça devrait être son métier. Quand on part d’une oeuvre connue, pour en faire une suite, un remake ou une adaptation, ça le rassure davantage. On est en terrain mieux balisé. Ce qui n’empêche pas d’être très créatif, au contraire.

 

Tu as aussi évoqué une série…

Oui, ces dernières années j’ai écrit plusieurs séries sans trouver de diffuseur, car elles traitaient, de près ou de loin, le sujet de la politique. Cela m’a été beaucoup reproché. On m’a répété que la politique n’intéressait personne, ce qui est faux selon moi. Je passe donc à autre chose, en collaborant avec mon ami Jean-Claude Claeys, un dessinateur de renom qui oeuvre dans le polar. Nous voulons tourner un pilote qui se situe dans le sud de la France. A priori c’est lui qui va écrire le script et je réaliserai seulement, il vient de se mettre au travail et j’attends impatiemment les premiers résultats. Cela mêlera le fantastique et le thriller, il y aura une esthétique très forte, c’est aussi un projet très motivant sur le plan artistique.

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(visuels : extraits de l’Agence Lambert, avec Edouard Baer, Ariel Wizman, François Rollin… / illustrations de Jean-Claude Claeys / photo principale Julien Richard-Thomson photographié par F.Vignale )

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