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rruption est le titre du dernier film de Julien Richard-Thomson, dont le tournage a dû hélas être interrompu en 2014 suite à une violente polémique politico-médiatique.
Ce film devait être une comédie grinçante, dénonçant le pouvoir de l’argent, la corruption, la manipulation médiatique et la traite des êtres humains… Or un politicien (proche de la Manif pour Tous et des milieux ultra-religieux), avec la complicité d’un hebdomadaire (le Point), ont lancé une rumeur selon laquelle il s’agissait d’un film pornographique. Dans un premier temps, de nombreux médias français et étrangers ont propagé ce « hoax » sans vérifier sa source, dénigrant gravement le film avant même qu’il soit tourné, par exemple la chaîne M6. Comme certaines scènes avaient été tournées à l’Hôtel de Ville de la commune d’Asnières sur Seine, les élus ont lancé des poursuites contre le cinéaste et son équipe.
Ce dernier a lui aussi porté plainte en diffamation. En attendant, le tournage a été interrompu et le film a perdu ses financements. De nombreux articles de presse et reportages ont relaté cette surprenante affaire (lire en rubrique Revue de Presse).
Le 15 mars 2016, le politicien et l’hebdomadaire qui affirmaient à tort que le film était « pornographique » ont été condamnés en première instance pour diffamation, le tribunal insistant sur la mauvaise foi des calomniateurs. Ces derniers ont annoncé faire appel du jugement et ont déposé de nouvelles plaintes contre Julien Richard-Thomson, en prétendant cette fois que le film aurait été tourné avec une autorisation obtenue de manière frauduleuse, ce que l’équipe du film a démenti vigoureusement. L’affaire est en cours.
Il s’agit d’une affaire peu banale qui a entraîné l’arrêt d’une oeuvre cinématographique évoquant un thème sensible, la corruption- quoique abordée sous l’angle d’une comédie loufoque – un cas qui reste heureusement rarissime dans notre pays. Julien Richard-Thomson a évoqué « une censure déguisée » de son film et a annoncé son intention de publier un livre sur l’affaire.
Il subsiste du projet quelques séquences tournées en avril 2014, que l’on peut voir sur un teaser de 4 minutes. Plusieurs scènes ont été montées à partir des rushes existants par le cinéaste (versions non finalisées). Des musiques originales ont également été composées.
Mise à jour Mai 2017 : à ce jour les calomniateurs de notre oeuvre ont été condamnés par 3 fois par la Justice. En 2016 le Tribunal correctionnel de Paris a condamné le maire d’Asnières, son adjoint et le Point pour diffamation. Cette condamnation a été confirmée le 18 mai 2017 en Appel. En avril 2017 le journal Le Point a été condamné à nouveau pour diffamation envers Julien Richard-Thomson. Les procédures en cassation ont toutes été remportées par l’équipe du film.
Mise à jour décembre 2019 : dans l’autre volet de l’affaire, portant sur les conditions financières du tournage, la Justice a donné raison à Julien Richard-Thomson, Fabrice Colson, Jaguarundi Prod et Jaguarundi Films par un jugement du TGI de Nanterre, et a débouté la mairie d’Asnières.
En 2021 l’affaire Korruption est détaillée dans le livre Censure et Cinéma en France (éditions Lettmotif)
L’histoire du film :
Edmond est un flic minable, remarié à une jeune bimbo Vanessa. Pour lui payer une nouvelle poitrine, il décide de vendre ses filles à un ignoble Parrain de la mafia, trafiquant de drogue (une substance créée à partir de billets de banque) et producteur de films X. Mais la plus âgée s’échappe et n’a de cesse de rechercher sa soeur, infiltrant la mafia. A la même période, une candidate d’extrême-droite se présente aux élections présidentielles, faisant campagne à la tête de commandos armés de lance-flammes afin d’éradiquer l’impureté de la société. La politicienne finira pourtant par faire alliance avec la mafia. La plus jeune des soeurs sera achetée par un directeur d’Opéra psychopathe et machiste, bien décidé à en faire son épouse servile…
Le teaser, deux extraits et la musique du film