A l’occasion d’Halloween, un petit retour sur quelques projets de Julien Richard-Thomson dans le genre fantastique, ces dix dernières années, à travers leurs affiches… Plusieurs ont failli intégrer la fameuse collection French Frayeur de Canal Plus. Mais divers aléas ont empêché la mise en production de ces longs-métrages alléchants. Certains de ces projet sont détaillés dans le livre « B Movies posters », de Damien Granger.
Les Fantômes de Paris
« Ce film se voulait un mélange entre Sos Fantômes et Da Vinci Code. Les fantômes des chevaliers Templiers revenaient hanter Paris de nos jours, une troupe de danseuses, une guide touristique et trois charlatans prétendument médiums, étaient poursuivis par les spectres. IL s’agissait bien sûr d’une comédie fantastique, que je souhaitais faire financer par une productrice américaine Ana Clavell (Le jour des morts-vivants 2, Creepshow 3) mais elle a abandonné le projet qu’elle trouvait trop cher. Je suis allé au Marché du Film de Cannes 2010 tenter de trouver des partenaires américains (je prévoyais un tournage en anglais) mais sans succès.
Ring of the Dead
« Encore un croisement, cette fois entre Zombie et Scarface. Un baroudeur était engagé pour se battre contre des morts-vivants sur des rings clandestins, des combats sanglants organisés par la mafia. Le film était basé à Marseille, je trouvais le concept très amusant, il y avait des séquences très originales et des personnages de mafieux vraiment inédits et hauts en couleur. Mais évidemment aucun producteur français n’a daigné lire le scénario! Je me suis resservi de certains aspects pour un autre scénario, plus sombre, Cargo Vaudou, qui aborde les thématiques de l’immigration clandestine, la traite des être humains et la corruption. »
Paris Maléfique
« J’adore les films à sketches, j’ai toujours voulu en produire ou participer comme réalisateur. J’ai d’ailleurs sorti Zombie Club Special Cocktail et Very very sexy snuff movies il y a quelques temps. Je traîne ce projet Paris Maléfique depuis pas mal d’années, qui consiste en différentes histoires détournant les clichés sur Paris : la gastronomie, le vin, la mode, le théâtre de Grand Guignol… Il y a eu de multiples versions. A l’origine il devait réunir 6 ou 7 réalisateurs de films d’horreur français, comme Xavier Gens ou Agnès Merlet, mais il a été difficile de les impliquer autour du projet d’autant qu’il existe des rivalités entre eux. Canal Plus a fini par me faire comprendre qu’ils ne me suivraient pas, j’ai donc tout mis en stand bye, mais j’espère le reprendre. »
Les Vampires de Pigalle / Les vampires de Paris
« Surement le film qui a été le plus proche d’être financé, c’était quasiment une commande officieuse de la chaîne Canal Plus pour sa collection French Frayeur. Elle a approuvé le concept (une danseuse américaine débarque pour se produire dans les cabarets parisiens mais elle découvre que ses collègues sont des vampires) le synopsis, le traitement, mais toujours de manière informelle puisque la chaine était censée seulement pré-acheter un scénario terminé. Le youtubeur Norman était censé jouer un rôle. Lorsque je suis arrivé avec le script finalisé, tout à coup le ton a changé. On m’a dit que le film était trop drôle et pas assez gore. Avec ma coscénariste on a refait une version plus saignante, mais cette fois on m’a annoncé que les vampires ça n’allait pas marcher, que le concept n’était pas si bon que ça ! Je trouve au contraire que ce film était plutôt prometteur, à mi-chemin entre Vampire vous avez dit vampire et Showgirls. »
Avant-Première
« Un film d’horreur très référentiel qui se passe dans un cinéma maléfique, un peu dans le ton de Scream. Etrangement peu de films ont été tournés dans des cinémas, à part Angoisse de Bigas Luna en 1987. Ce projet a d’abord enthousiasmé l’équipe des French Frayeurs à Canal Plus, qui adorait le concept et voulait faire un pré-achat. J’avais déjà failli travailler avec cette chaîne plusieurs fois auparavant, et ce projet devait être « le bon » ! Hélas, le temps que je termine le scénario, l’équipe était renvoyée et le directeur du service remplacé, c’était début 2015. J’ai voulu rencontrer le successeur pour lui présenter mon travail mais il a refusé tout net en m’expliquant que ce qui plaisait à son prédécesseur n’était vraiment plus d’actualité. Le film est passé à la trappe, encore un rendez-vous manqué avec Canal Plus et une grosse déception, là encore. »
– tous titres, concepts et visuels déposés (c) Jaguarundi Films – visuels conçus par Eric Pasquelot (Ring of Damnation) Kannibal Osmoz (Avant-Première) Thierry Tripod (Paris Maléfique) et Jaguarundi Films –